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Chats errants en Belgique : état des lieux

  • agnesfayet
  • 24 oct.
  • 5 min de lecture

Dernière mise à jour : 27 oct.

Les chats errants sont une réalité quotidienne dans nos rues, nos parcs et nos quartiers. En Belgique, malgré les lois en vigueur, la surpopulation féline persiste, mettant en lumière des défis sanitaires, éthiques et sociaux majeurs.


Quelques chiffres éloquents


En 2023, en Belgique, plus de 46.000 chats ont été recueillis par des associations et environ 2.800 ont dû être euthanasiés. Source Gaia

Parmi les 4.784 animaux recueillis en 2023 par les refuges agréés à Bruxelles, 58 % étaient des chats. Source Veeweyde

Les communes flamandes, officiellement en charge des animaux errants ou perdus sur leur territoire, ont capturé près de 13.500 chats errants en 2023. Source Belga

En 2023, 16.200 chats ont été recueillis dans les refuges wallons. Source Gaia


©Francesco Ungaro
©Francesco Ungaro

Politiques publiques


La stérilisation, clé de voûte de la gestion des populations de chats, est obligatoire dans toute la Belgique. En Wallonie, cette obligation est d'application depuis 2017. Des plans de stérilisation ont été mis en place, avec un soutien financier aux communes. A Bruxelles, la loi est d'application depuis 2018 mais sans aucun plan d'action structuré, l'impact des actions de sensibilisation reste limité. En Flandre, ce sont les communes qui capturent et stérilisent les chats errants mais des disparités existent dans l'application des lois.



Pourquoi autant de chats errants?


Il est important de comprendre que la surpopulation féline ne se réduit pas aux abandons, et que plusieurs facteurs se combinent pour créer des colonies de chats errants.


Les naissances non contrôlées sont une première explication. Un seul couple de chats non stérilisés peut engendrer des dizaines de chatons en quelques générations, très rapidement. Lorsque les chatons proviennent de chats errants, ils restent souvent dans la rue, amplifiant la population de manière exponentielle. La stérilisation obligatoire prend ici tout son sens et fait l'objet de campagnes de sensibilisation régulièrement.



Les chats trouvés errants peuvent aussi provenir de chats domestiques qui se perdent ou s’échappent. S’ils ne sont pas identifiés et retrouvés rapidement, ils peuvent rejoindre les colonies de chats errants.


Et il y a bien sûr les abandons volontaires par les propriétaires. Certaines personnes abandonnent leur chat parce qu’elles déménagent, partent à l’étranger, partent en vacances, deviennent allergiques, sont enceintes, ne peuvent plus assumer financièrement ou ne veulent tout simplement plus de l’animal. Parfois, l’abandon est lié à un manque de connaissance. Plusieurs personnes croient par exemple que le chat survivra tout seul ou que laisser un chat dehors est une solution acceptable. C'est bien entendu ne pas prendre en compte l'inadaptation d'un chat familier au monde de la rue, les bagarres, les maladies, etc.


Une colonie de chats libres peut croître très vite si les chats ne sont ni stérilisés ni déplacés. Même avec des interventions ponctuelles, les naissances non contrôlées continuent si la couverture n’est pas complète.


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La stérilisation, une obligation et la seule solution


Malgré l'obligation légale, bon nombre de propriétaires de chats ne stérilisent pas leur animal. Pour certains, il s'agit d'une question de coût. Ils jugent que la stérilisation est trop chère. Stériliser son chat coûte entre 90€ pour un mâle et 175 € pour une femelle. De nombreuses communes proposent des primes à la stérilisation pour les chats domestiques.

Par méconnaissance, certaines personnes croient qu'une chatte doit avoir au moins une fois une portée, idée sans aucun fondement scientifique.

Des croyances culturelles ou personnelles entraînent certain.e.s à penser que la reproduction est naturelle et que l'acte de stériliser est contre-nature et cruel.

Enfin, certain.e.s laissent passer le temps sans se préoccuper de la stérilisation et sans se douter que les chats mâles et femelles peuvent déjà se reproduire dès l'âge de 6 mois!


Quelques sources


Sondage d'opinion IPSOS commandé par Gaia sur la question de la stérilisation et de l'identification des chats à Bruxelles - 2024

Selon l’étude, il y aurait environ 296.473 chats domestiques à Bruxelles, avec un intervalle de confiance de 232.814 à 360.133 chats.

Méthodologie de l’étude:

  • Population cible : Propriétaires de chats à Bruxelles âgés de 18 à 65 ans.

  • Échantillon : 500 foyers bruxellois, représentant 697 chats.

  • Méthode : Interviews en ligne réalisées entre le 19 février et le 6 mars 2024.

  • Objectifs : Évaluer le respect des obligations légales en matière de stérilisation et d’identification des chats, et mesurer l'impact d'une réduction de la TVA sur la stérilisation.

Résultats principaux:

1. Respect de l’obligation de stérilisation

  • 77 % des chats bruxellois sont stérilisés.

  • Les chats de race, ceux achetés en ligne ou issus de portées domestiques sont moins fréquemment stérilisés.

  • Le prix moyen de la stérilisation est de 130 €, et 28 % des propriétaires sont prêts à payer plus de 150 € pour la stérilisation d’un mâle.

2. Respect de l’obligation d’identification (puçage)

  • 64% des chats sont identifiés.

  • Un tiers des Bruxellois dont le chat n'est pas identifié considèrent que l’identification n'est pas nécessaire.

  • 3 Bruxellois sur 10 ne font pas identifier leur chat parce qu'il ne se promène pas (librement) à l'extérieur.

  • Pour près d'un Bruxellois sur cinq, le coût de la puce est un obstacle.

3. Impact d’une réduction de la TVA sur la stérilisation

  • 55 % des propriétaires de chats non stérilisés en Wallonie envisageraient de faire stériliser leur animal si la TVA sur les soins vétérinaires était réduite à 6 %.


Sondage d'opinion IPSOS commandé par Gaia sur la question de la stérilisation et de l'identification des chats en Wallonie - 2024

Selon l’étude, il y aurait environ 1.250.506 chats domestiques en Wallonie, avec un intervalle de confiance de 1.132.399 à 1.368.613 chats.

Méthodologie de l'étude:

  • Population cible : Propriétaires de chats en Wallonie, âgés de 18 à 65 ans.

  • Échantillon : 500 foyers wallons, représentant 822 chats.

  • Méthode : Interviews en ligne réalisées entre le 19 février et le 6 mars 2024.

  • Objectifs : Évaluer le respect des obligations légales en matière de stérilisation et d’identification des chats, et mesurer l'impact d'une réduction de la TVA sur la stérilisation.

Résultats principaux:

1. Respect de l’obligation de stérilisation

  • 83 % des chats en Wallonie sont stérilisés.

  • Les chats de plus de 4 ans sont plus souvent stérilisés que les jeunes chats (de 3 ans ou moins).

  • Les chats ayant accès à l’extérieur sont plus souvent stérilisés que ceux ayant un accès limité ou aucun accès extérieur.

  • Les principales raisons de stériliser un chat incluent la prévention des portées non désirées (32 %), le respect de la loi (31 %) et l'amélioration de la santé de l'animal (34 %).

  • Le coût reste un obstacle majeur à la stérilisation, avec près d'un chat sur trois non stérilisé en raison du prix.

2. Respect de l’obligation d’identification

  • 61 % des chats en Wallonie sont identifiés.

  • Après l'implantation de la puce électronique, 80 % des chats identifiés sont également enregistrés dans la base de données nationale.

  • 65 % des propriétaires de chats non identifiés n'ont pas l'intention de faire identifier leur chat.

  • Les principaux obstacles à l’identification sont le fait que les propriétaires ne le jugent pas nécessaire, que le chat n'est pas libre de sortir et le coût élevé.

3. Impact d’une réduction de la TVA sur la stérilisation

  • 86 % des Wallons estiment que le gouvernement devrait donner la priorité à la réduction de la TVA sur la stérilisation des chats.

  • Si cette réduction de TVA était appliquée, 30 % des Wallons ayant un chat non stérilisé envisageraient de le faire stériliser.

  • Le prix étant un obstacle majeur à la stérilisation, cette mesure encouragerait un plus grand nombre de propriétaires à stériliser leur animal.






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